Pouvez-vous nous raconter comment vous avez commencé votre carrière artistique ?
J’ai commencé ma carrière artistique à Paris, en travaillant comme assistante photographe dans un studio photo. Un jour, lors d'exercices de style, le photographe m'a suggéré de créer mon propre book et de proposer mes illustrations en pâte à modeler à des agences et des maisons d’édition. J'ai trouvé un agent qui m’a coachée et dirigée vers le découpage collage, puis le collage photo, ce qui lui a énormément plu. Après une formation Photoshop, j’ai développé mon propre style et commencé à participer à des expositions.
Qu'est-ce qui vous a attiré vers le collage numérique et le photocollage en particulier ?
C’était une commande concrète de la part d’une agence. J’étais “juste illustratrice” et faisais tout ce que je pouvais en illustration. Cette commande m'a révélé le pouvoir du numérique : corriger les couleurs, transformer les éléments, obtenir plus de précision et de proximité dans les différents travaux.
Comment décririez-vous votre style artistique à quelqu'un qui n'a jamais vu vos œuvres ?
C’est un photocollage. La technique intéresse particulièrement, car j'explique comment je trouve les éléments de mes compositions dans la presse, dans la nature, et comment je les transforme numériquement. Mon style est onirique et surréaliste, avec parfois de l’émotion, de la mélancolie, mais aussi de l’humour, de la critique, de la poésie et de la philosophie.
Qui sont vos plus grandes influences artistiques et comment ont-elles façonné votre travail ?
Mes influences viennent des grands-maîtres : Klimt, Degas, Hopper, Paul Delvaux. Le côté symbolique et décoratif de leurs œuvres m’a séduite et influencée.
Pouvez-vous nous parler de votre processus créatif ? Quelles sont les étapes que vous suivez pour créer une œuvre ?
Je commence par regarder beaucoup d’images pour déterminer ce que je veux. Je cherche des éléments dans les journaux, les catalogues, les livres, ainsi que dans la nature et la rue. Je numérise, découpe, déplace et intègre chaque fragment pour créer mes compositions.
Quels logiciels et outils utilisez-vous pour créer vos collages numériques ?
J’utilise exclusivement Photoshop pour la composition sans effets ni filtres artificiels.
Comment choisissez-vous les éléments que vous intégrez dans vos collages ?
Les éléments doivent être de très bonne qualité. Je scanne mes éléments à 1200 dpi ou à 300 dpi pour voir la différence de rendu et de structure de l’image.
Travaillez-vous exclusivement sur des projets numériques ou faites-vous aussi des collages traditionnels ?
Je travaille uniquement sur du numérique.
Pouvez-vous partager une œuvre particulière qui a une signification spéciale pour vous et nous expliquer pourquoi ?
Oui, c’est ma première œuvre, "Le couple d'Arnolfini" d’après Van Eyck. C’était mon premier exercice de style. Bien que maladroit, il conserve une naïveté attachante.
Comment trouvez-vous l'équilibre entre les éléments numériques et traditionnels dans vos créations ?
Le collage est de haute qualité, imprimé sur un papier Epson garanti 100 ans et encadré avec des baguettes noires pour ne pas gêner l’image. Je ne mets pas de vitre pour donner un aspect brut et toile à l’œuvre.
Quels thèmes récurrents apparaissent dans votre travail et pourquoi sont-ils importants pour vous ?
La femme est un thème récurrent, probablement parce que je ne sais pas bien représenter les hommes, qui apparaissent souvent grotesques et maladroits dans mes œuvres, tandis que les femmes sont magnifiées.
Comment votre environnement personnel et culturel influence-t-il votre art ?
Je suis beaucoup exposée au milieu artistique. Avec mon mari, nous visitons musées et églises pour voir des œuvres, ce qui influence mon travail. Je fais aussi des croquis et note les idées. Mon mari, photographe artistique professionnel, me permet d’utiliser ses photos, et je montre mes œuvres en cours à mes amis et ma famille pour obtenir des avis.
Pouvez-vous nous parler de votre projet ou exposition le plus récent ?
Récemment, j’ai été approchée pour une exposition individuelle à La Tannerie à Houdan. Je réfléchis à la manière de montrer mon travail sur l’histoire, les tableaux célèbres, la famille, les femmes et les sorcières. Quatre tirages sont déjà prêts, et je proposerai une série riche avec une vingtaine de mes œuvres.
Avez-vous collaboré avec d'autres artistes ou institutions ? Si oui, comment ces collaborations ont-elles enrichi votre travail ?
Je fais partie d’une association qui organise des expositions d’art contemporain, ce qui me permet de travailler en groupe pour l’accrochage et l’organisation des expositions. Cependant, je n’ai jamais collaboré pour créer une œuvre.
Quels sont les plus grands défis auxquels vous avez été confrontée dans votre carrière artistique ?
Répondre à des appels d’offres de grandes entreprises comme Total et vendre mes œuvres dans le cadre d'expositions caritatives comme Solidart, où la pression de vendre était immense.
Comment voyez-vous l'évolution de votre art dans les prochaines années ?
Je souhaite faire plus d’expositions, trouver une galerie qui croit en moi et vend mes œuvres, et vivre de mon art.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui souhaitent se lancer dans le collage numérique ou le photocollage ?
Être minutieux, regarder ce qu’on fait, s’assurer de la qualité, faire des agrandissements. Il ne s’agit pas seulement d’art, mais aussi de technique.
Quelle est la chose la plus gratifiante dans le fait d'être une artiste plasticienne ?
Quand les gens disent que mon travail est beau et réagissent bien à mes œuvres.
Si vous pouviez rencontrer n'importe quel artiste, vivant ou mort, qui serait-ce et pourquoi ?
Leonardo da Vinci, pour savoir ce qu’il ferait avec nos outils contemporains et comment il réussissait à faire tant de choses.
Comment gérez-vous le stress et les pressions du monde artistique ?
C’est difficile. Il faut vivre avec. Je me dis que c’est mon métier, ma vie. Au début, je me sentais inférieure aux autres artistes, mais maintenant je connais ma valeur.
Quels sont vos projets futurs ou vos rêves non réalisés ?
Que l’art digital soit reconnu par le grand public et non seulement par les institutions. Que la pratique numérique prenne de la valeur aux yeux de tous.
Où peut-on voir vos œuvres en ce moment et comment peut-on vous suivre ou vous contacter ?
Actuellement, à l’exposition "Les Sorcières à Arcueil. On peut également me suivre sur Instagram, Facebook et sur mon site web.
Y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager avec nos lecteurs ou vos fans ?
Intéressez-vous à l’art numérique et comprenez les techniques de création contemporaine.
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